De nos jours, de plus en plus d’élèves en situation de handicap bénéficient d’une intégration en milieu scolaire ordinaire. Par ailleurs, la loi du 11 février 2005 rend obligatoire la scolarisation des enfants porteurs de handicaps, qu’elle soit en milieu ordinaire ou non, en fonction des besoins de chacun.
Concernant l’intégration à l’école, en milieu scolaire ordinaire des enfants ou adolescents autistes, elle est tout à fait possible, moyennant des aménagements scolaires.
Qu’est ce que l’autisme?
Tout d’abord, il est impératif de connaitre et de comprendre l’autisme. Voici une vidéo résumant très bien les côtés les plus caractéristiques de ce handicap:
On parle de la « triade autistique ». En effet, l’autisme touche les interactions sociales, la communication, et comprend des comportements restreints et répétitifs. Concernant les troubles envahissants du développement (TED), les cinq sens sont touchés, auxquels on ajoute le vestibulaire (concernant l’équilibre) et le proprioceptif (ex: force, douleur, soif, etc.). Nous pouvons rencontrer l’hypo-réactivité ( l’enfant recherche les stimulations par des bruits, des gestes amples, cela pouvant aller jusqu’à l’automutilation) et son contraire, l’hyper-réactivité (l’enfant évite les stimulations, même les plus insignifiantes, qui sont pour lui une réelle gêne pouvant aller jusqu’à la douleur). Voici une vidéo montrant le phénomène d’hyper- réactivité:
L’enfant autiste souffre également de « cécité mentale », c’est à dire qu’il a une faible capacité à la théorie de l’esprit. La théorie de l’esprit est ce qui permet de lire le comportement des autres, de leur attribuer des pensées, des émotions. Ainsi, l’enfant autiste connait peu (voire pas du tout) le phénomène d’empathie. De plus, les personnes autistes ont une compréhension très littérale, c’est à dire qu’elles ne comprennent pas le second degré, les métaphores, etc. même les plus simples, telles que « manger comme un cochon » ou « prendre la porte »; la personne autiste comprend tout au premier degré. De pus, ils souffrent d’un défaut de cohérence centrale, ainsi ils voient chaque feuille de l’arbre, mais ils ne voient pas l’arbre dans sa globalité.
Tous ces troubles entraînent des répercussions, telles que le flapping (geste répétitif des mains ou des bras), le balancement du corps, les écholalies (répétition de mots ou de phrases), la difficultés à communiquer, à exprimer des émotions et/ou des besoins, l’utilisation du corps de l’autre pour communiquer (« main outil »), une mauvaise maîtrise du volume de la voix, des bruits de bouche, un manque de flexibilité (mauvaise adaptation aux changements), des obsessions pour des choses et/ou des personnes, des troubles de la concentration, une impossibilité à « retrouver le fil » en cas d’interruption (il faut alors recommencer dès le début, même pour les gestes les plus simples comme se brosser les dents par exemple), etc.
Les personnes autiste ont aussi des points forts: une énorme capacité à apprendre par coeur, un grand souci du détail, une mémoire gigantesque, de grandes capacités visuelles, une quantité importante de connaissances concernant leurs centres d’intérêts.
Des aménagements pour l’intégration en milieu scolaire ordinaire des élèves autistes:
En fonction de la situation personnelle de chacun, l’intégration scolaire à l’école en milieu ordinaire, lorsqu’elle est possible, peut permettre à l’enfant autiste de progresser à la fois sur le plan scolaire mais aussi sur le plan social.
Des initiatives et des aménagements importants, parfois faciles à mettre en oeuvre, favorisent l’intégration scolaire des élèves autistes:
Tout d’abord, l’information: informer l’équipe pédagogique, les élèves de la classe (par l’enseignant, en présence de l’Auxiliaire de Vie Scolaire et éventuellement des parents), l’enfant autiste lui-même (lui présenter ses principaux interlocuteurs dans le cadre de l’école). Il s’agit de dédramatiser la situation, de donner des moyens de comprendre.
Ensuite, l’accompagnement: l’enfant autiste doit être accompagné par un ou une AVS (Auxiliaire de Vie Scolaire), qui saura l’accompagner au quotidien à l’école: lui répéter les consignes, le calmer en cas d’angoisse, le stimuler, l’aider éventuellement à s’habiller, etc.
Et enfin, des aménagements scolaires spécifiques, inscrits au PPS (Projet Personnel de Scolarisation) de l’élève autiste, sont nécessaires. Ceux-ci dépendent de l’enfant, car l’autisme n’est pas le même pour tous, et peuvent donc être très variés.
Quelques exemples d’aménagements:
Le recours aux pictogrammes est très fréquent pour aider l’enfant autiste à se repérer dans le temps. En effet, l’enfant autiste a souvent besoin que les choses soient programmées de manière précise, les imprévus sont source d’angoisse pour lui. Lors de l’utilisation de pictogrammes, il est préférable de choisir des dessins simples, pas trop réalistes, et parfois même sans couleur. En effet, certaines personnes refuseront par exemple de s’essuyer les mains dans une serviette bleue si sur le dessin elle est verte. De même, si la voiture ressemble trop à celle de papa, l’enfant refusera peut-être de partir avec maman qui n’a peut-être pas la même voiture. L’utilisation de schémas, tableaux, démonstrations, plans d’actions, est également très importante.
L’enfant autiste a besoin d’un emploi du temps personnel très détaillé. Il faut également le protéger des stimuli environnementaux, tels que les petits bruits (un léger bruit de ventilation peut pour l’enfant autiste être aussi insupportable qu’une alarme incendie pour nous), un environnement sobre est à prévoir. Il faut réduire le contact visuel, éviter le face à face et les contacts physiques.
Il est important de lui permettre de se ressourcer dans un endroit calme quand il en éprouve le besoin, de lui donner des consignes simples, une à une, parfois même d’illustrer les consignes avec des pictogrammes.
Ecrire est souvent très difficile au niveau du geste graphique et demande beaucoup d’énergie, il pourra alors être possible de mettre à sa disposition un ordinateur portable dans certaines situations (sachant qu’apprendre à utiliser l’ordinateur peut parfois être aussi difficile qu’écrire).
Il est important de penser à désigner une personne référente de l’enfant autiste en cas de problème. Ainsi, l’enfant autiste et ses enseignants savent vers qui se retourner en cas d’absence de l’AVS. Ils peuvent également obtenir un soutien ou des conseils auprès de cette personne.
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